EN MEMORIA DE LOS PAJAROS

Frustrations

par Jean Paul Fargier

J'avais envie de le voir avec une grande quantité de bandes. Soucheyre, l'ayant appris, me proposa de participer au jury de Videoformes. Pourquoi pas ? J'aurais ainsi une raison supplementaire de rester collé à mon siège, de refuser toute tentation d'évasion. Donc j'ai tout vu... toutes les bandes en compétitions. Quel déluge ! Schratch vidéo à tous les étages... techno domination, cocotier secoué jusqu'à tout flou, zéro noix et n'importe quoi sur de Maître Eckart, surimpressions à outrance, musiques secousses et branlettes graffiti, piratages d'images banalisées à force de bizarreries, coloriages sans foi ni loi, corps sans queue, ni tête, chorégraphiques ridicules, prétextes fictionnels nuls, genre reconstitutions de La Jetée par un qui n'a vu que L'armée des douze singes, et toujours ça zigzague, ça gondole, ça file à toute berzingue, pas une seconde pour souffler, regarder, écouter, jouir d'un silence...Impression persistante que toutes les oeuvres sont faites par le même artiste hypernerveux, branché aux mêmes girons poétiques. Ou alors que les sélectionneurs ont écrémé avec la même passoire, ne retenant qu'un seul style de vidéos. De coup, le Prix est allé à la bande la moins secouée, avec un sujet qui n'avait rien d'un prétexte à un exhibitionnisme de technologie, mettant en avant une mise en images aux effets les plus simples, EN MEMORIA DE LOS PAJAROS de Gabriela Golder. Evocation de la dictatures de généraux en Argentine à travers deux sortes de documents, juxtaposés dans le cadre : des films de famille (où l'on voit l'artiste enfant), dictature (soldats, généraux, etc.). Cette simple confrontation, commentée par des phrases personnelles déroulées au-dessous des deux vignettes, emporte vite l'émotion loin. Va d'un trait à l'essentiel : le regard de quelqu'un(e). ........

Turbulences vidéo Nero.28 Clermont Ferrand - Francia

 
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