TURBULENCES. Vidéo installation. Boite d'aluminium de 1m x 0,40m, moniteur et prisme.

Une des vertus de la vidéo, c'est de réussir à que par un moment, le spectateur plonge dans un espace gouverné par ses propres lois espace-temporels. Par celui-là, quand Gabriela Golder choisi ce media pour construire son autoportrait, elle ne peut que forcer les conventions du genre. On ne se trouve pas devant un récit que l'artiste fait d'elle-même, et beaucoup moins devant une construction fisonomique. On assiste, plutôt, en qualité de voyeurs, au libre déplacement des images aquatiques qui paraîtrent signaler des perceptions internes ou d'états d'esprit de l'artiste. Des reflets, des transparences et des jeux de cristal qui s'ondulent à différents rythmes sur un écran que se présente comme une surface incapable d'arrêter le temps. Parce que c'est comme ça que la vidéo fonctionne. Mais, curieusement, les portraits dans la peinture ou la photographie, ont été toujours présentés comme une façon de congeler le temps dans un instant. Mais, on sait, qu'en vidéo l'interruption n'est pas possible parce l'écoulement du temps c'est l'essence même du media. C'est à cause de ça que c'est tellement intéressant la façon dans laquelle Gabriela Golder conjugue cette particularité avec une manière évanescente de se décrire elle-même. Une image accueillante que doucement devient inquiétante et donne compte de une indefinition basique que prenne dynamique de caleidoscopie. Si le miroir a été toujours la surface symbolique où l'on représente le monde, et aussi l'être, l'écran dans ce cas là fonctionne comme l'espace especular que sert à la construction de l'identité d'une vision que devient impossible de saisir et en même temps pluriel.

Ana Maria Battistozzi. (dans le catalogue de l'expo AUTORRETRATO. Centro Cultural Borges. Mars 2001).